Verity Girl 2 : Fleur Marie Lydia Patoune
A 23 ans, Fleur vivait à Londres quand elle a posé pour la couverture de Verity No.2 – De retour à Paris, elle est aujourd’hui musicienne sous le nom de Low Lov. Voici un extrait de son interview Verity Girl.
Photos casting de Gweninna Moigne
Qu’est ce que tu fais, ton travail, tes études ?
Je suis actuellement étudiante en art à la Central Saint Martins en section 4D. C’est une section « inter-media » qui mélange installation, vidéo et performance.
Qu’est ce que tu aimerais faire?
J’aimerais continuer mes recherches plastiques, être une artiste plasticienne.
C’est quoi la performance pour toi ?
La liberté ! (rires) Non, en vrai je considère ça comme une grande plateforme où je peux rendre visible des situations. Ce que j’apprécie avec ce médium c’est la porosité entre réalité et narration. Aussi, j’aime son aspect immersif, lorsqu’on assiste à une performance, on se situe à l’intérieur de l’oeuvre même.
Un artiste à suivre ? Des mentors ? Une personne qui a changé ta manière de voir le monde ?
Le collectif de performance Hashbank, que je partage avec Camille Juthier et Francois Durel veut rendre la performance plus visible car, malgré tout, la performance reste un medium méconnu. A Londres, la plupart des performances auxquelles j’ai assistées, étaient de véritables show, super trendy. Nous, on essaye de questionner le monde, on fait de la recherche. Et puis, il faut que les gens arrêtent de considérer la performance comme un art de distraction, ce medium est autant important que tout autre medium.
Je remercierai toujours Eric Madeleine et Carole Douillard, ils sont tous deux des artistes performeurs dont j’apprécie énormément le travail. Je les remercierai toujours pour leurs précieux conseils. Pour finir, si je dois nommer une personne qui a changée ma manière de voir le monde ce serait le Facteur Cheval. Avec les pierres qu’il ramassait au long de ses journées de travail, il a construit, au beau milieu de la forêt, un empire de roc.
Une des choses les plus folles que t’aies faite en performance?
Cet hiver, nous avons participé à la care party. C’est une soirée en ligne où tout le monde peut se connecter mais seulement 8 écrans sont visibles. On a été invité à performer à distance: Camille était à Nantes, elle se filmait depuis sa chambre et François et moi, on se filmait depuis l’atelier. Les écrans nous montraient en train de faire notre propre pâte à pain.
Dans ton art les objets sont très simples, très quotidiens : pourquoi ?
Je crois que nous sommes en train de perdre notre rapport à la technique manuelle. Je veux dire par là que tout nous est servi: lorsque l’on veut quelque chose, on se rend dans un magasin, on paye, on obtient l’objet voulu. La thune permet une obtention tellement rapide de ce que l’on désire. Les gens n’oeuvrent plus pendant des heures pour faire quelque chose de personnel. Tout se relègue. On travaille dans une boîte, on effectue des tâches pour je-ne-sais-qui, puis à la fin du mois, on a les thunes et on achète les objets désirés. Dans mon travail, je questionne l’origine des objets qui nous entourent ainsi que la manière dont ils sont fabriqués. Je récupère des bouts de quotidien que j’assemble pour créer de nouvelles formes, puis je passe du temps avec eux et je les considère.
⚡️Rapid-fire questions⚡️
Quelle est ta part préférée de toi-même ?
Dans mon travail, je constitue des images, je dirais donc que mes yeux sont une partie chérie. Sans eux je ne pourrais ni produire ni observer le monde. Ils sont une première connexion avec ce qui nous entoure.
Et ce que tu aimes le moins ?
Mon instabilité.
Qu’est ce que voient les gens quand ils pensent à toi ?
J’espère qu’ils voient le soleil.
Qui t’a appris ton sens du style ?
Ma mère et les clips vidéos.
Quel serait un monde parfait à tes yeux ?
Un monde où chaque humain prendrait vraiment le temps de faire les choses. Un monde où chacun prendrait soin de sa Terre et des personnes autour de soi.
Quelle est ton expérience la plus romantique ?
Une baignade nue dans une crique salée, avec un ciel très bleu et un soleil chauffant.
Suivez le travail de Fleur sur Instagram @lowlov et découvrez son album Bedroom Lexème sur toutes les plateformes d’écoute !
– L’interview complète avec le shooting photo de Florencia Owen est à retrouver dans le n°2 de Verity Magazine
Et si toi aussi tu veux être une Verity Girl, écris nous ici avec quelques photos de toi ! Aucune expérience nécessaire, il suffit de nous montrer votre personnalité, attitude et style 😉